Prédication du 2 janvier 2022

Vous avez raté le culte du 2 janvier dernier ? Retrouvez la prédication de Sara-Claire LOUEDEC ici !

Prédication réalisée d’après la lecture biblique : 1 Thessaloniciens, châpitre 5, versets 12 à 28.

Chers amis,

Chers frères et sœurs en Christ,

Les jours se suivent, les mois s’enchaînent, et nous voici – déjà ! – le 2 janvier 2022 ! Le temps de Noël est derrière nous, les verres ont tinté le 31 à minuit pour fêter l’arrivée de la nouvelle année… Et nous voilà réunis autour de la Parole pour ce premier culte de l’année 2022.

J’ai choisi aujourd’hui de lire le texte que nous venons d’entendre : les derniers versets de la première lettre de Paul aux Thessaloniciens. Cette lettre, écrite vers l’an 50/51 (c’est-à-dire sans doute une vingtaine d’années après la mort et la résurrection de Jésus) par l’apôtre Paul à la communauté chrétienne de Thessalonique, nous donne à voir une jeune église, vivante et remplie de foi. Pour autant, cette communauté fait face à des dissensions, des désaccords entre ses membres. Paul donne alors des conseils, il l’exhorte à respecter des principes qui lui permettront de vivre pleinement dans l’amour fraternel et l’amour de Dieu.

Nous venons d’entrer dans une nouvelle année, et c’est une tradition, en ces premiers jours de janvier, de formuler des vœux, des souhaits, pour que l’année qui s’annonce soit meilleure que l’année qui vient de se terminer.

Alors, si vous le voulez bien, lisons ces quelques versets comme une carte de vœux pour la nouvelle année.

Ainsi je commenterai deux points tirés de ce passage :

  1. Tout d’abord, la notion de famille chrétienne qui doit prendre soin les uns et des autres ;
  2. Puis je dégagerai quelques conseils pratiques que Paul nous donne pour vivre en paix et en harmonie.

1. L’église est une famille dans laquelle on se soucie les uns des autres

Tout d’abord, j’aimerais attirer votre attention sur le nombre de fois où Paul, dans cet extrait, utilise l’expression « frères et sœurs ». À quatre reprises dans un texte d’une quinzaine de lignes, Paul rappelle aux membres de l’église de Thessalonique qu’ils sont frères et sœurs en Christ, qu’ils sont une famille. C’est important de le souligner, car bien souvent, nous faisons de notre foi, de notre rapport au Christ, une affaire personnelle. Or Paul nous le rappelle ici : nous ne sommes pas chrétiens tout seuls. Être chrétien, c’est vivre dans cette grande famille des disciples du Christ : ceux qui choisissent de suivre le Christ. En recevant le baptême, ou, si nous avons été baptisés enfant, lorsque nous avons confirmé notre engagement à la suite du Christ, nous nous sommes promis de veiller les uns sur les autres, et de prier les uns pour les autres.

Je vais relire ici le verset 14 : « avertissez ceux qui n’assument pas leurs responsabilités, redonnez du courage à ceux qui sont abattus, venez en aide aux faibles, soyez patients envers tous. »

Nous sommes des femmes et des hommes aux qualités multiples, aux talents divers, et parfois, nous avons du mal à vivre les uns avec les autres, car la critique est facile. « Soyez patient envers tous », nous rappelle l’apôtre Paul. Dans une communauté humaine, il y aura toujours des personnes qui ne respecteront pas avec rigueur les règles de vie commune, qui perdront courage face aux adversités de la vie ou qui seront affaiblies par les épreuves, la maladie… Il y aura toujours des « coups de mou ». À nous, en tant que communauté chrétienne, de « faire le bien entre nous, et envers tout le monde » (verset 15).

Paul recommande également aux chrétiens de Thessalonique de « lire cette lettre à tous » (verset 27), en d’autres termes, de partager notre joie d’être chrétiens. Il nous encourage à ne pas rester enfermés dans l’idée que la foi est une affaire intime et personnelle qui ne se partagerait guère.

Enfin, Paul nous rappelle que notre communauté, cette église du Christ, est organisée de façon à ce qu’elle fonctionne le plus harmonieusement possible. Aux versets 12 et 13, nous lisons : « respectez ceux qui travaillent parmi vous, ceux qui, par ordre du Seigneur, vous dirigent et vous avertissent. Manifestez-leur beaucoup d’estime et d’amour, à cause de la peine qu’ils se donnent. » Paul fait référence là aux tensions naissantes dans cette jeune église, déchirée entre les plus anciens et les nouveaux convertis. Comment accepter et respecter ceux qui prennent des décisions pour la communauté ?

Dans notre église protestante unie, nous avons une gouvernance presbytéro-synodale, c’est-à-dire que les décisions relèvent à la fois de tous les échelons : local, régional et national. Conseils presbytéraux et synodes régionaux et nationaux sont les organes de décision de notre église, tout en n’oubliant jamais que Christ seul est le chef de l’Eglise et que les Ecritures seules ont autorité. Alors bien sûr, parfois, nous ne sommes pas d’accord avec telle ou telle décision. Mais Paul nous encourage à manifester de l’estime et de l’amour pour celles et ceux qui assurent ces ministères de discernement et de prise de décision.

2. « Vivez en paix entre vous », nous dit Paul. Et pour ce faire, l’apôtre nous donne des conseils pratiques.

Je reviens ici à l’idée que j’ai développée en début de prédication : et si nous prenions ces recommandations et salutations faites à l’église de Thessalonique pour nous, et si nous appliquions les conseils de Paul aujourd’hui, dans notre communauté de Rennes, dans nos vies ici et maintenant ?

C’est alors que nous pouvons dégager des conseils pratiques, des « modes d’emploi » pour vivre en paix.

a. Faire le bien, en tout temps

Il y a d’abord le verset 15 : « Prenez garde que personne ne rende le mal pour le mal, mais cherchez en tout temps à faire le bien ». Ce conseil est tellement moderne, tellement d’actualité… Dieu nous a créés libres, et il nous a montré comment séparer le grain de l’ivraie. En choisissant de s’incarner dans un être humain, son fils Jésus Christ, il nous a dévoilé comment nous pouvons vivre une vie libre qui plaise à Dieu dans l’amour et le respect mutuel. Exit, la loi du Talion. Jésus Christ nous invite, face au mal, à agir pour le bien. Versets 21/22 : « retenez ce qui est bon, et gardez-vous de toute forme de mal ».

b. Soyez toujours joyeux

« Soyez toujours joyeux, priez sans cesse, soyez reconnaissants en toute circonstance » (versets 16-17). Voilà un deuxième bon conseil pour vivre en paix et en harmonie. Être joyeux et reconnaissants, c’est accepter que toute chose vienne du Père, et rendre grâce pour les bonheurs, petits et grands, qui jalonnent nos vies. La foi chrétienne n’est pas une foi triste et moralisatrice ! Être chrétien, ce n’est pas appliquer des préceptes venus d’en haut sans y prendre plaisir et dans la seule crainte de déplaire à Dieu. Non, être chrétien, c’est chercher à vivre en harmonie les uns avec les autres, dans la joie des échanges partagés et des heurts surmontés dans le respect mutuel, et être reconnaissant à Dieu pour l’amour dont il nous a témoigné dès notre naissance.

c. Priez sans cesse…

Au verset 17, Paul nous exhorte à « prier sans cesse », et au verset 19, à « ne pas faire obstacle à l’action de l’esprit saint ».

Nous touchons là à l’essence même de notre relation à Dieu : la prière, et la confiance dans l’action de l’Eternel à travers son esprit.

Qu’est-ce que prier ? La question est vaste et mériterait une prédication à elle seule.

Je dirais que prier, c’est se laisser envahir par la présence divine. C’est se mettre à l’écoute du Dieu de Jésus Christ à travers la lecture des Ecritures, et se laisser porter et bouleverser par l’Esprit saint pour témoigner, par nos actes, de l’amour de Dieu pour le monde.

Prier, pour moi, c’est donc méditer, et agir pour entrer en relation avec Dieu, qui n’est autre que mon prochain. C’est ainsi que je vous invite à recevoir le verset 23 : « Que Dieu, la source de la paix, fasse que vous soyez totalement à lui ; qu’il garde votre être entier, l’esprit, l’âme et le corps, irréprochable pour le jour où viendra notre Seigneur Jésus Christ. » Ce jour où viendra notre Seigneur Jésus Christ, je vous invite à le comprendre ici comme chaque jour où nous rencontrons Dieu dans notre quotidien. Car Dieu, c’est le malade, le détenu, la personne isolée, que l’on visite. Dieu, c’est celle qui a faim, celui qui a froid, ceux qui souffrent de l’indifférence des hommes, à qui nous offrons une main tendue, un abri, un réconfort matériel ou spirituel.

Prier, c’est aussi faire confiance à la promesse de Jésus Christ. Paul nous le rappelle en ces termes : « Celui qui vous appelle est fidèle, c’est lui qui accomplira cela ». Nous pouvons nous reposer sur Dieu fait homme, promesse d’une vie nouvelle et d’une espérance dans nos obscurités.

Chers frères et sœurs, chers amis, j’aimerais conclure cette prédication par quelques versets du chapitre 5 qui précèdent ceux sur lesquels nous venons de méditer, et vous les lire, comme une carte de vœux pour l’année à venir :

« Dieu n’a pas voulu que nous subissions sa colère, mais que nous possédions le salut par notre Seigneur Jésus Christ. Le Christ est mort pour nous, afin de nous faire vivre ensemble avec lui, que nous soyons vivants ou morts. Ainsi, encouragez-vous et fortifiez-vous dans la foi les uns les autres, comme vous le faites déjà. » (Versets 9 à 11)

Pour que s’accomplisse la volonté de Christ, que Dieu nous vienne en aide.

Amen.

Sara-Claire LOUEDEC

Dimanche 2 janvier 2022, Rennes

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