Les Églises en Israël et Palestine, à Jérusalem, à Bethléem, en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, sont des témoins infatigables de l’Évangile. Depuis des années, depuis des décennies, elles interpellent les Églises et les pays du monde entier. Elles disent : « Non, l’existence d’un peuple ne peut pas naître de la destruction d’un autre peuple ! Non, la sécurité d’un peuple ne peut pas s’établir sur l’élimination d’un autre. » Elles exigent la justice pour les populations civiles et le respect du droit international.
L’Église protestante unie de France reçoit ces interpellations et s’en fait la porte-parole.
Les Églises en Israël-Palestine travaillent pour construire la paix, en soutien avec toutes les personnes qui y aspirent et s’y engagent, en Israël et en Palestine. Elles élèvent leur voix, inlassablement, pour la reconnaissance de la dignité de toutes celles et ceux qui vivent dans cette région du monde. Elles appellent à la fraternité et la construisent. Elles appellent au pardon et à la réconciliation. Elles sont engagées au quotidien dans l’action non-violente.
Aujourd’hui, elles attendent des Églises et des pays du monde entier un soutien dans la prière et dans l’action, pour porter la voix de la paix dans ce lieu commun aux trois monothéismes, pour appeler au cessez-le-feu immédiat et à l’accès sans délai de l’aide humanitaire.
Prier et agir pour la paix, c’est soutenir les Églises quand elles exigent le respect du droit international par l’État d’Israël.
Israël, comme tout État, a le droit de se défendre pour garantir sa sécurité. Mais ce droit est assorti de restrictions et d’obligations, comme le principe de proportionnalité ou le respect de l’intégrité des populations civiles.
Prier et agir pour la paix, c’est soutenir les Églises quand elles dénoncent la justification de la destruction d’un territoire au prétexte de mesures de défense.
C’est soutenir les Églises quand elles dénoncent et condamnent la mort des personnes civiles au prétexte que ce serait la seule manière de faire progresser une cause politique ou que des acteurs terroristes s’en serviraient comme de boucliers.
Prier et agir pour la paix, c’est prendre la parole avec justesse, comme le demandent nos Églises sœurs.
Reconnaître le destin tragique des populations palestiniennes et appeler à une solution politique pour le peuple palestinien ne signifie pas justifier les actes terroristes de mouvements armés palestiniens sur le territoire israélien.
Dénoncer les faits de destruction des lieux de vie de la population palestinienne par l’État israélien, depuis des décennies, ne signifie pas remettre en question l’existence de cet État et n’est pas non plus une marque d’antisémitisme. Bien au contraire, c’est se tenir aux côtés de toutes les personnes qui en Israël et en Palestine défendent un État de droit.
Avec les Églises en Israël-Palestine et à leur demande, nous prions et demandons instamment un cessez-le-feu général et permanent.
Nous interpellons les gouvernements afin qu’ils fassent respecter les droits humains et la convention de Genève, qu’ils renouvellent le financement de l’UNRWA, qu’ils permettent un accès de l’aide humanitaire à Gaza, et qu’ils exigent le retour immédiat et sain et sauf des otages et la libération des personnes injustement détenues.
Nous affirmons qu’israéliens et palestiniens ont tous et toutes le droit de vivre en paix dans un pays qui les protège. Chaque peuple a droit à un territoire pour vivre.
Affirmer cela, c’est affirmer aussi que les personnes de religion juive, musulmane, chrétienne, ont le droit de vivre sans être ni inquiétées ni menacées du fait de leur religion, quel que soit le pays dans lequel elles vivent.
Nous croyons que la paix ne s’établira que sur la justice, la reconnaissance des uns par les autres, et qu’un avenir sûr ne naîtra que de cette reconnaissance mutuelle, pour stopper la spirale infernale de la violence et de la destruction.
A vue humaine, c’est impossible. Mais rien n’est impossible à Dieu.
Qu’au cœur de la mort, Il ouvre pour l’humanité un chemin de vie.
Emmanuelle SEYBOLDT, Pasteure
Présidente du Conseil national de l’Église Protestante Unie de France