Retour sur le culte de la Création

Dimanche 29 septembre 2024, ce fut un culte exceptionnel consacré au Temps pour la Création. Nous vous proposons en plus d'un retour photos, un retour liturgique.
photographie representant la .salle de culte prise au moment du culte pour la création 2024

« Il y a un temps pour chaque chose », a dit l’Ecclésiaste.

Mais nous pensons trop souvent que le temps nous appartient et nous nous sentons responsables de la bonne marche de l’histoire et du monde.

Seigneur, c’est toi qui nous as confié la bonne gestion du temps.

C’est notre responsabilité d’homme, de femme, d’être humain.

Mais nous croyons que nous en sommes les maîtres et propriétaires.

Nous sommes trop souvent habités par une obsession qui occupe toutes nos journées et même nos nuits : « Il faut agir », il n’y a pas une minute à perdre…

Dieu, notre Père

Dieu, notre Père,

Ne permets pas qu’à cause de cette obsession du faire, du bien faire,

nous oublions que le temps comme la Création t’appartiennent, et qu’ils sont le cadeau le plus précieux que tu nous fais.

Donne-nous la grâce et le courage de transformer toutes nos actions en « action de grâce », et de savoir créer, au cœur de nos occupations, de nos agitations, l’oasis de la Prière, de la Louange, du temps pour écouter ta Parole, et un espace pour la Confiance et l’Espérance.

Amen. 

Temps de louange

Psaume 19 : La création et la loi disent la grandeur de Dieu !

 

Psaume de David, pris dans le livre du chef de chorale.
Le ciel raconte la gloire de Dieu,
toutes les étoiles annoncent ce qu’il a fait.
Chaque jour raconte cela au jour suivant,
chaque nuit le fait connaître à la nuit qui la suit.
Ce n’est pas un discours, il n’y a pas de paroles,
aucun son ne se fait entendre.
Mais leur message parcourt toute la terre,
et il se répand jusqu’au bout du monde.
Là-haut, Dieu a planté une tente pour le soleil.
Le matin, celui-ci est comme un jeune marié qui sort de sa maison.
Il s’élance comme un champion heureux de courir sur la route.
Il se lève à un bout du ciel,
il termine sa course à l’autre bout,
et rien n’échappe à sa chaleur.
La loi du Seigneur est parfaite,
elle redonne la vie.
Les ordres du Seigneur sont clairs,
ils donnent la sagesse aux ignorants.
Les exigences du Seigneur sont justes,
elles rendent le cœur joyeux.
Les commandements du Seigneur donnent la lumière,
ils permettent de voir clair.
Le respect du Seigneur est une chose très belle,
elle reste sans cesse valable.
Les décisions du Seigneur sont vraies,
elles sont toujours justes.
Elles sont plus précieuses que l’or, que beaucoup d’or pur,
elles sont plus délicieuses que le miel, que le miel le plus doux.
Aussi tes décisions m’avertissent, moi, ton serviteur.
Si je les garde, j’aurai une belle récompense.
Qui peut connaître ses erreurs ?
Pardonne-moi les fautes que je ne vois pas !
Éloigne-moi des orgueilleux, qu’ils n’aient aucune influence sur moi !
Ainsi je serai sans défaut, on ne pourra pas m’accuser de faute grave.
Qu’elles te fassent plaisir, les paroles de ma bouche et les pensées de mon cœur,
Seigneur, mon solide rocher, mon défenseur !
Traduction : Parole  de vie 2017

Le ciel raconte la gloire de Dieu, toutes les étoiles annoncent ce qu’il a fait.

Chaque jour raconte cela au jour suivant, chaque nuit le fait connaître à la nuit qui la suit.

 

Ce n’est pas un discours, il n’y a pas de paroles, aucun son ne se fait entendre.

Mais leur message parcourt toute la terre, et il se répand jusqu’au bout du monde.

 

Là-haut, Dieu a planté une tente pour le soleil.

Le matin, celui-ci est comme un jeune marié qui sort de sa maison. Il s’élance comme un champion heureux de courir sur la route.

Il se lève à un bout du ciel, il termine sa course à l’autre bout, et rien n’échappe à sa chaleur.

 

La loi du Seigneur est parfaite, elle redonne la vie.

Les ordres du Seigneur sont clairs, ils donnent la sagesse aux ignorants.

Les exigences du Seigneur sont justes, elles rendent le cœur joyeux.

Les commandements du Seigneur donnent la lumière, ils permettent de voir clair.

Le respect du Seigneur est une chose très belle, elle reste sans cesse valable.

Les décisions du Seigneur sont vraies, elles sont toujours justes.

Elles sont plus précieuses que l’or, que beaucoup d’or pur, elles sont plus délicieuses que le miel, que le miel le plus doux.

 

Qu’elles te fassent plaisir, les paroles de ma bouche et les pensées de mon cœur, Seigneur, mon solide rocher, mon défenseur !

Traduction : Nouvelle Bible Segond

Qui mettra du gout à la Création ?

Depuis des siècles, le pain est un aliment clef de notre nourriture, prenant différentes formes selon les cultures.

Dans la Bible et ainsi dans la tradition chrétienne, il est le symbole de la nourriture autant « spirituel » que « matériel » dont nous avons tous besoin pour vivre.

 

Distribution à l’assemblée de petits bouts d’un pain sans sel.

 

Il manque quelque chose dans ce pain : du sel ! Il ne faut que quelques pincées  d’un sel qui devient invisible pour changer le goût.

C’est un équilibre délicat qu’il faut trouver :

Pas de sel, ça n’a pas de gout !

Trop de sel c’est immangeable !

Trouver un équilibre (réflexion, maîtrise de soi) pour rendre la nourriture (vie) agréable à son prochain.

 

Lecture de l’Évangile selon Marc, chapitre 9, versets 49 et 50

 

« Chacun sera salé de feu. Le sel est une bonne chose ; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi l’assaisonnerez-vous ? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres. »

 

Dieu nous invite à partager, à nourrir (allusion aux multiplications des pain).

 

Distribution « de bon pain ».

 

Mais Dieu nous invite à passer à l’initiative : sur ce pain, nous pouvons rajouter… Du tzatzikis, du houmous, de la tapenade… Tous ces « petits » plus que nous pouvons poser sur le pain de Dieu et qui symbolisent toutes notre personnalité, notre singularité. Dieu, qui nous aime, attend de nous, espère de nous que, en plus de la « pincée de sel » dans le pain, nous puissions y mettre dessus la richesse humaine qu’il connait en nous.

Et faire que cette dégustation devienne partage et convivialité.

 

Distribution de bout de pain avec houmous et tzatzikis.

 

Confession de foi

Le temps est venu de mettre enfin l’écologie au cœur du paysage politique.

Nous déclarons que l’éthique écologique est désormais la grande urgence pour toute démocratie ! Entendez-vous ce cri ? Le temps est venu de respecter le vivant, de condamner les écocides, de défendre les droits de la nature, de garantir à tout le monde une alimentation de qualité. Le temps est venu de défende les droits des femmes, des jeunes, des personnes migrantes ; le temps du respect de toute vie dans sa diversité.

 

Si nous confessons Dieu comme Créateur, nous ne pouvons ni exploiter inconsidérément son œuvre, ni la dégrader avec indifférence.

La terre et le ciel ne nous appartiennent pas. Nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes.

C’est un appel à l’engagement et non un rêve vague de bonne conscience.

C’est un plaidoyer pour les forêts et les océans, les lacs et les fleuves, la terre vivante, le souffle des insectes, la liberté des vers de terre, la joie des cristaux dans la chaire des montagnes.

Cette diversité est le bonheur du vivant. Nous avons droit au bonheur.

Nous avons le droit de vouloir le meilleur pour celles et ceux que nous aimons. Entendez-vous ce cri ?

 

Sauver la planète est un droit imprescriptible.

Ni le monde de l’argent, ni les lobbies, ni une classe politique corrompue ou dépassée ne saurait l’abolir.
Si nous confessons que Dieu a tant aimé le monde pour y envoyer son fils, son amour sans limites repose sur tout être et toute chose.

La terre et le ciel ne nous appartiennent pas. Nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes.

Nous avons le choix entre le sursaut ou la catastrophe, entre la solidarité ou la montée de la haine, entre l’invention d’une nouvelle manière de vivre, de vivre ensemble, ou la continuation des égoïsmes arrogants et destructeurs, chez nous comme ailleurs. Nous ne pouvons pas être indifférents ou laisser tomber les bras face à l’hégémonie d’un système qui pille, spolie, écrase. Entendez-vous ce cri ?

 

Nous confessons que Dieu fait toute chose nouvelle, cette promesse ruisselle sur les désertifications qui nous menacent et les désordres climatiques déjà à l’œuvre. Le nouveau ciel et la nouvelle terre sont notre chantier. Nous devons nous lever et agir, manifester ainsi à quel Dieu nous appartenons. Amen.

Temps de prière

Lecture de la l’Épître de Paul aux Romains, chapitre 8, versets 18 à 25

 

« J’estime en effet qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée en nous. Car la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu. En effet, la création a été soumise à la futilité (non pas de son propre gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise) avec une espérance : cette même création sera libérée de l’esclavage du périssable pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. Or nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’accouchement. Bien plus, nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption filiale, la rédemption de notre corps. Car c’est dans l’espérance que nous avons été sauvés. Or l’espérance qu’on voit n’est plus une espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. »

 

Oui, ce texte de Paul résonne avec la situation actuelle.

Car si la création (dont nous faisons partie) connaît depuis toujours des tribulations, nous lui donnons actuellement de nombreuses raisons de gémir.

Multiplication des phénomènes climatiques extrêmes, extinction accélérée de nombreuses espèces : nous le savons, ces phénomènes sont liés à l’activité humaine. Aujourd’hui, c’est tout le vivant qui souffre, du fait d’une course au profit et à l’accaparement des ressources menée par les plus puissants, mais à laquelle nous participons toutes et tous à des degrés divers.

Ce dont la terre souffre aujourd’hui avec nous, ce sont les symptômes des maladies infantiles de l’humanité. Et tout ce qui vit et respire attend avec impatience et anxiété que cette humanité grandisse enfin.

Toute la création attend que nous devenions enfin ce que nous sommes appelés à être : non plus des individus guidés par l’ego, la soif de domination et de possession, mais des fils et filles de Dieu, animés par une volonté d’amour.

 

Nous te prions, Dieu vivant.

 

Aide-nous à prendre conscience que nous sommes intimement reliés à tout ce qui vit et respire. Aide-nous à réaliser que l’existence même de la vie sur terre est un miracle et un cadeau extraordinaire. Aide-nous à comprendre que ce monde naturel qui nous entoure n’est pas un simple décor, ni un réservoir de ressources, mais que nous faisons partie de cette création, et que nous sommes vie qui veut vivre, aux côtés de vie qui veut vivre.

 

Dieu vivant, aide-nous à lutter contre le déni et la relativisation des problèmes, et à écouter les gémissements de la création en souffrance.

Devant toi, nous déposons les forêts qui brûlent en Amazonie, les victimes des inondations en Afrique de l’Est, les espèces menacées par la bétonisation des sols. Nous te confions également les jeunes qui s’inquiètent pour leur avenir.

 

Dieu vivant, aide-nous à grandir, fais de nous tes filles et tes fils. Aide-nous à devenir ce que nous sommes appelés à être. Nous te confions toutes les personnes qui agissent déjà pour éveiller les consciences, dénoncer les logiques de destruction et protéger le vivant. Nous te confions les puissants de ce monde, toutes les personnes qui font perdurer le déni, l’inaction ou la recherche du profit à court terme, pour que tu convertisses leur cœur. Nous te confions chacune, chacun de nous, avec notre envie de bien faire et nos contradictions. Donne-nous la lucidité et le courage de la remise en question.

 

Dieu vivant, tu nous appelles à une espérance qui n’est pas attente passive, mais persévérance. Lorsque l’avenir nous inquiète, donne-nous l’élan d’amour pour nous attaquer à ce qu’il faut changer, en nous-mêmes et autour de nous, et à ne pas avoir peur de contester l’ordre établi.

Que ton espérance nous soutienne s’il faut avancer à contre-courant, comme Jésus lui-même l’a fait.

 

Alors, nous te disons :

 

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent :
le règne la puissance et la gloire,
Aux siècles des siècles.
Amen.

Exhortation finale

« Il n’y a qu’une vertu en ce monde : la charité !

Et la charité, c’est quoi ? de la colère… Uniquement de la colère.

Car la charité consiste à s’indigner ! La charité, c’est pas de chialer sur la misère du monde ; c’est de la combattre ! La charité n’est pas humble mais belliqueuse ! La charité, c’est l’amour !

En amour, faut pas s’aplatir, c’est inopérant et négatif. La carpette ? Jamais !

Dieu a horreur des serpillières ! »

 

San Antonio (Frédéric Dard)

Bénédiction

Que le Dieu de la vie remplisse votre cœur de son amour et votre bouche de ses louanges.

Qu’il fortifie vos mains pour travailler, pour créer, pour restaurer et pour prendre soin.

Que le droit jaillisse comme une source d’eau, que la justice coule comme un torrent intarissable !

Que toute la Création loue le Seigneur !

Amen.

 

Merci au groupe Église Verte de notre communauté : Charlotte, Éloïse, Nina, Stéphanie et Hervé.

Merci à Charles-Eugène pour l’accompagnement musical.

Photos : Sara Claire Louedec

Contact