Prédication du 9 janvier 2022

Vous avez raté le culte du 9 janvier dernier ? Retrouvez la prédication du Pasteur Olivier PUTZ ici !

Prédication réalisée d’après la lecture biblique : Esaïe, chapitre 40, versets 1 à 11 et Luc, chapitre 3, versets 15 à 22.

Bien aimé frères et soeurs,
Très chers paroissiens,

La période de la nouvelle année est celle où nous adressons nos voeux. Outre l’acte de politesse, c’est un code culturel qui nous invite à avoir une pensée bienveillante et amicale à l’égard de notre entourage.

Lorsque nous lisons la Bible, et particulièrement les textes du jour, nous constatons que Dieu aussi s’adresse à son peuple. Dieu aussi envoie des messages plein de bienveillance. Il le fait grâce à ses prophètes : Esaïe et Jean-Baptiste pourraient en être 2 représentants. Certes, nous savons que les prophètes sont liés à ce que nous appelons l’Ancien Testament et que Jean-Baptiste n’en est pas un strictement parlant. Considérant, que toute personne qui rappelle avec force et vigueur la Parole de Dieu dans le monde est un prophète, permettez-moi de joindre à la longue liste des prophètes vétérotestamentaires celle de Jean-Baptiste, de Zacharie, ainsi que celles de tous les pasteurs. Car qu’est-ce qu’un pasteur sinon une personne qui essaie à chaque fois qu’on lui en donne l’occasion, de rappeler l’importance de la Parole de Dieu dans la vie de celui qui l’écoute ?

Permettez moi, en m’inscrivant dans cette longue lignée de prophètes, de vous adresser une parole, qui ne vient pas de moi mais de Dieu, et qui peut avoir de l’importance dans votre vie.

Permettez moi que je proclame, non à corps, comme le fit Jean-Baptiste qui y laissa sa tête, ni à cri, comme Esaïe qui hurle en plein désert. Permettez moi que je proclame cette Parole divine qui peut changer tout le cours de votre vie.

Voici cette parole merveilleuse : « celui que tout le monde attendait, le Seigneur Dieu, est venu nous rejoindre ».

En proclamant cela, je ne fais pas oeuvre d’historien. Je ne vous narre pas une histoire passée qui aurait de vagues conséquences pour aujourd’hui. Je vous annonce une parole de vie. Une parole qui vous redonne la vie. Une parole qui vous relève. Car celui que tu attendais, mon frère, ma soeur, est venu te rejoindre. Là, dans la partie la plus personnelle de ton existence. Là au plus profond de toi. T’en es-tu aperçu ?

En lisant et relisant ces deux passages, ces proclamations de prophètes mises par écrit, nous constatons que ces textes sont finement construits. Ces textes reposent sur une structure littéraire. Il y a comme un mouvement à l’intérieur des textes, une organisation de mot qui donnent du sens au message.

Il y a tout d’abord une voix qui crie, celle d’Esaïe ou qui proclame, celle du Baptiste. Ces deux voies dénoncent des dysfonctionnements : un pouvoir injuste et violent. Celui d’Hérode qui sera fatal à Jean-Baptiste. Celui des tyrans assyriens qui ont déporté les hébreux au temps d’Esaïe. Les deux voix annoncent la venue du Messie. Pour Esaïe, le Messie est un berger qui prend soin de son troupeau. Pour le Baptiste, c’est le Fils de Dieu qui témoigne de l’amour du Père.

Ce que nous pouvons garder, c’est que ces deux voix proclament un message qui leur est commun. Il y a un dénominateur commun. Ce dénominateur commun à Esaïe et à Jean-Baptiste, c’est qu’à toutes les époques, Dieu se dévoile comme un Dieu d’amour. L’amour d’un berger pour son troupeau. Ou l’amour de celui qui donne sa vie pour ceux qu’il aime. Dieu d’amour. Dieu est amour. Et son plus beau visage rayonne dans celui de Jésus Christ. Celui que nous reconnaissons comme le Messie.

Ainsi en recevant le Christ dans ta vie, là au plus profond de toi, mon frère, ma soeur, tu reçois l’amour de Dieu. Un amour donné gratuitement. Amour inconditionnel. Immense amour de Dieu qui te rejoint dans le secret de ton coeur. Voilà la bonne nouvelle qui est proclamé depuis des siècles. Voilà le bon message que je souhaite t’adresser en ce début d’année 2022.

Message que je n’hésiterai pas à te redire, te le rappeler 52 fois par an jusqu’à ce que tu en prennes parfaitement conscience. C’est-à-dire, que tu aies pleinement réaliser l’immense cadeau que Dieu te fait à toi personnellement.

Après avoir vu l’importance du « cri qui retenti ou de la parole qui proclame la venue de Dieu dans nos vies » regardons le 2ème élément qui structure les voeux que nous adresse Dieu pour 2022. Cette Parole de vie qui bouleverse notre existence.

En analysant l’organisation du texte ou de sa structure, nous sommes surpris par un élément, c’est le champ sémantique du ciel, de l’air, du souffle, de la colombe. « Quand le souffle du Seigneur passe sur elles, l’herbe sèche et la fleur tombent. Au moment où Jésus prie, le ciel s’ouvre, et l’Esprit saint descend sur lui sous la forme d’une colombe. »

Le ciel, le souffle, la colombe sont autant des symboles qui nous renvoient à la transcendance. La transcendance est tout ce qui est de l’ordre du supérieur, de tout ce qui s’élève au dessus de nous. Dieu est transcendant parce que tout autre que nous, total altérité qui est au dessus de nous. La Parole de Dieu illustre cette notion en parlant du ciel, du souffle, de la colombe. Ce sont des éléments que nous ne pouvons pas atteindre par nous même et qui nous échappent toujours. Ni le ciel, ni le souffle ou le vent ne sont atteignables. Nous ne pouvons pas les saisir, preuve qu’ils renvoient à la transcendance justement.

En lisant ce texte en ce début d’année, et en le lisant comme un voeu de nouvel an que Dieu nous adresse, nous découvrons que nous, les humains, nous avons besoin de transcendance dans notre existence. Ou plutôt, que Dieu nous rappelle, et ceci pour notre bien, que nous avons réellement besoin de transcendance. Nous avons réellement besoin de vivre en fonction de quelque chose ou de quelqu’un qui est réellement supérieur à nous, au dessus de nous. Nous avons réellement besoin de savoir, de cette connaissance du coeur et non celle de la tête, qu’une force supérieure nous guide, que nous ne sommes pas seuls, abandonnés à nous-même, dans une solitude éternelle.

Ce besoin de transcendance est vital. Vital, non pour notre vie biologique. Mais vital pour notre vie spirituelle. Dans quelle angoisse serions-nous, à l’heure où nous vivons des épreuves telle que la maladie ou la proximité de la mort, si nous ne considérions qu’il n’y a rien. Que le ciel est vide ou composé uniquement d’atomes ou d’ondes. Dans quelle angoisse existentielle serions-nous si nous ne savions pas, de la certitude qui fonde notre vie, que Dieu, celui qui est supérieur à tout, est aussi intime au plus profond de moi ?

C’est la confession que fait Saint Augustin, l’immense père de l’Eglise chrétienne, dans ses fameuses confessions. « Tu autem eras interior intimo meo et superior summo meo. Mais toi, tu étais plus intime que l’intime de moi-même et plus élevé que les cîmes de moi-même ». Ces mots ne doivent-ils pas être gravés dans le coeur de chacun d’entre nous comme planche d’espérance au jour sombre de l’existence ? Savoir, de cette expérience intime, que Dieu qui est au dessus de tout, est aussi dans la partie la plus intime de mon intimité.

Ainsi l’évènement de Dieu, qui a pris corps en Jésus, devient pour moi une présence. Qu’elles que soient les épreuves que je traverse, Dieu est en permanence présent dans ma vie. La transcendance de Dieu devient immanence en moi. Le Dieu tout autre devient douce présence aimante. Voilà le miracle de la bonne nouvelle !

Frères et soeurs, aujourd’hui vous est annoncé une bonne nouvelle. Dieu n’a pas désiré rester loin de vous. Qu’il soit éloigné dans les distances du temps et des siècles précédents, qu’il soit perdu dans les distances du ciel en restant un Dieu inaccessible. Par amour pour chacun de vous, ce Dieu tout-autre, transcendant et bien au dessus de chacun de nous, à décider de venir nous rejoindre dans le secret de vos vies. Dieu s’est fait homme pour dévoiler son amour pour nous. Dieu est Esprit saint pour résider dans le coeur de chacun.

Aussi ne fermons pas nos oreilles à ce que nous ont dit les prophètes et ce que prêche les prophètes des temps modernes que sont les pasteurs. Ne nous laisser pas prêcher dans le désert, ni perdre la tête à force de proclamer l’amour de Dieu.

Faisons qu’en 2022, nous puissions ouvrir grand nos oreilles à la Parole de Dieu qui transforme réellement nos vies, en les façonnant par l’amour divin. Laissons la transcendance s’immerger au plus secret de notre intimité. Faisons de la place à notre Seigneur et Sauveur.

Amen.

Pasteur Olivier PUTZ

Dimanche 9 janvier 2022, Rennes

Contact