Prédication du dimanche 1er mai 2022

Vous avez raté le culte du dimanche 1er mai dernier ? Retrouvez la prédication du Pasteur Olivier PUTZ ici !

Prédication réalisée d’après la lecture biblique : Exode chapitre 33 versets 1 à 23.

Être serviteur : vivre selon l’Esprit qui libère !

Si je devais donner un titre à cette méditation, je l’intitulerais : « Être Serviteur : vivre selon l’Esprit qui libère ». Car il y a un dénominateur qui nous est commun, à chacun de nous qui sommes ici, c’est le fait d’être serviteur.

Serviteur d’une parole qui nous engage. Serviteur d’une personne qui nous aime, Jésus Christ. Et nous reconnaître serviteur du Christ, c’est nous identifier à tous les serviteurs qui nous ont précédés. Et au premier d’entre eux, le peuple hébreu. Ce peuple que Dieu s’est choisi pour le servir et dont l’histoire nous est racontée dans le Pentateuque, les cinq premiers livres de la Bible. Dieu choisit des hommes et des femmes pour le servir. Et le fait d’être ici aujourd’hui, atteste que nous sommes ses serviteurs. Être serviteur du Christ, c’est essayer de comprendre ce que Dieu attend de nous. Et l’un des moyens pour comprendre quelle est l’attente de Dieu pour nous, c’est de nous plonger dans sa Parole.

Découvrir la volonté de Dieu pour nous. Découvrir le chemin que Dieu nous ouvre. Recevoir la force qu’Il nous donne pour accomplir Sa volonté.

I. Être serviteur ou vivre l’Alliance de Dieu

La première chose que je souhaiterais souligner est le fait que pour revêtir la condition de serviteur du Christ, il nous faut recevoir et adhérer à une promesse qui nous est faite par Dieu. « Je vous ai promis par serment » dit Dieu à Moïse. Ce n’est pas une parole en l’air. C’est une promesse. Et une promesse, c’est un engagement. Cela veut dire que lorsque Dieu nous fait une promesse, Il décide de s’engager auprès de nous. Comprenez bien la dynamique : être serviteur, c’est reconnaître que Dieu s’engage auprès de nous. Auprès de chacun de nous. En fonction de nos talents, de nos différences, de nos fragilités.

Il n’y a donc pas de vie possible, ni d’avenir envisageable, sans cet acte de parole. Une parole donnée. Une parole reçue. La confiance dans une relation vivante. Pour tisser cette relation de confiance, il nous faut être sûrs que celui qui donne sa parole, la respecte. Et nous savons nous, parce que le témoignage biblique l’affirme, que Dieu tient sa parole. C’est du solide sur lequel chacun de nous peut s’appuyer. Cette chose immatérielle qu’est la promesse que Dieu nous fait, est probablement la chose la plus solide sur laquelle chaque serviteur de Dieu peut construire son existence.

Car Dieu est fidèle.

Quelle est la nature de cette promesse qui détermine notre condition de serviteur ? La promesse de Dieu, ce que nous nommons l’Alliance, la Berit, est le serment que Dieu fait à chacun de nous, de nous libérer.

En effet, le Dieu de notre foi s’est lié à notre humanité pour nous libérer, comme Dieu le Père a libéré les hébreux de la maison de servitude, l’Egypte des pharaons.

Cette promesse libératrice, qui interpelle chaque serviteur de Dieu, de quoi nous libère-t-elle ?

Tout d’abord de nous-même ! De la prison dans laquelle nous nous enfermons. Cette prison que nous dressons entre nous et les autres. Entre moi et mon épouse, mon fils, mon voisin, mon prochain. Oh cette prison n’est pas misérable. Au contraire, elle brille de mille feux. Nous donnons à cette prison qui nous enferme sur nous-même les parures les plus belles et les atouts les plus remarquables. Ce qui compte en priorité dans cette prison relationnelle, c’est de briller dans le monde. D’être le meilleur, le plus beau, le plus riche. Et tout cela au détriment des autres.

La prison la plus sûre n’est-elle pas celle qui nous coupe des autres par notre volonté d’être au-dessus d’eux ? La plus belle des prisons, n’est-ce pas notre orgueil ?

« Débarrasse-toi maintenant de tous tes ornements » nous commande Dieu dans la bouche de Moïse. Débarrassons-nous de tout ce qui brille au détriment des autres. De tout ce qui illusionne le monde et nous-même.

Le verbe « débarrasser » en hébreu se traduit également par le verbe « sauver ». Ainsi pour être sauvés, nous devons être débarrassés de certaines choses ; de certains ornements qui encombrent notre relation.

Être serviteur, c’est donc abandonner certaines choses qui nous enferment sur nous-même. C’est être ouvert à une parole qui transcende nos vies en nous libérant de notre orgueil. Être serviteur, c’est avoir l’audace d’être ouvert à une promesse qui recrée notre vie. Vivre dans l’audace de la confiance qui nous ouvre aux autres.

II. Être serviteur ou vivre la présence de Dieu

Vivre d’une promesse donnée par Dieu pour nous libérer de tout ce qui nous encombre et nous emprisonne est la première marche que franchit le serviteur de Dieu. Et comme toutes les personnes qui ont la chance de marcher, nous constatons que marcher c’est accepter un déséquilibre. Se mettre en mouvement, c’est quitter une certaine sécurité et « prendre le risque » ou « avoir l’audace » de se projeter dans l’inconnu. Quitter la fausse sécurité de la maison de servitude pour l’inconnu qu’est la terre promise, cela fait peur. Quitter nos fausses sécurités qui ornent nos vies, pour vivre selon la promesse de Dieu, cela peut également faire peur.

Accepter d’être déplacé, transformé, changé.

Accepter d’être mis en mouvement, de nous projeter vers le pays de la promesse.

Accepter ce déplacement, qui est d’abord à l’intérieur de chacun de nous.

En fait, vivre en disciple du Christ, cela peut faire peur. Cette même peur qui se retrouve dans la bouche de Moïse « Tu me dis Seigneur : « fais monter ce peuple ! Pourtant tu ne m’as fait savoir qui tu enverras avec moi » Moïse a peur de se retrouver seul face l’immense tâche qui l’attend. Comme chacun de nous, chaque serviteur de Dieu, a peur de « mal faire », de « trop en faire », de « ne pas être à la hauteur » …

Emotion tout à fait humaine que cette peur, car elle pointe notre limite. Remarquons que Moïse ne garde pas cette émotion en lui. Il ne s’enferme pas sur elle. Mais au contraire, il se dit devant Dieu. Il ose dire sa fragilité. Et dans ce dialogue, important car le salut passe par un échange de parole. Que lui répond Dieu ? « J’irai avec toi et je t’accorderai le repos » « Tu as trouvé grâce à mes yeux » « Je te connais par ton nom ».

En disant cela Dieu rappelle avec force qu’Il est présent auprès de chacun de nous. Dieu est réellement présent. Il nous accompagne dans notre déplacement, dans notre démarche (physique ou spirituelle) dans nos changements. Il connait chacun de ses serviteurs par son nom. La connaissance pour les hébreux est une proximité quasi sexuelle comme l’homme connaît sa femme. Oui Dieu est tout proche de nous pour nous aider dans la tâche que nous devons accomplir, dans l’appel qu’Il nous adresse, dans la mission qu’Il nous propose.

Dieu nous accorde sa grâce. La grâce, c’est la bienveillance de Dieu qui repose sur chaque serviteur. C’est l’amour bienveillant de Dieu sur chacun de nous. Alors nous pouvons nous présenter devant tout ce qui s’approche de nous avec nos peurs et nos fragilités. Car nous savons que nous pouvons servir notre Seigneur, avec nos peurs et nos fragilités, car la présence bienveillante de Dieu est sur chacun de nous.

Mieux, Dieu utilise nos fragilités pour témoigner de son amour. Le serviteur s’engage alors dans le processus de créativité inauguré par Dieu. Sa dynamique d’amour transformatrice. Portée par la grâce et la bienveillance transformatrice de Dieu, le déséquilibre que nous vivons lorsque nous marchons, n’est plus une prise de risque, mais une audace ; l’audace du témoignage.

Conclusion

Vivre selon l’esprit qui libère, C’est être un serviteur de Dieu qui vit pleinement l’alliance de Dieu. Cette promesse que Dieu fait à chacun de nous de nous libérer des barreaux qui nous enferment sur nous-même. Ces prisons qui se nomment l’orgueil et la suffisance. C’est abandonner nos prétentions trop humaines pour nous ouvrir à la grâce de Dieu, à cet amour transformateur. Vivre selon l’Esprit qui libère, c’est être un serviteur qui vit dans la présence bienveillante de Dieu. Bienveillance de Dieu qui transforme nos fragilités en signe d’amour pour le monde.

Que l’Esprit de Dieu vienne libérer chacun de nous pour nous mettre à son service. Amen.

Pasteur Olivier PUTZ

Dimanche 1er mai 2022, Rennes

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