PREDICATION DU 6 AOUT

Et six jours après, Jésus prend avec lui Pierre et Jacques et Jean son frère, et les mène à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré en leur présence, et son visage resplendit comme le soleil, tandis que ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moïse et Élie leur apparurent, s’entretenant avec lui. Alors Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, faisons ici trois tentes, une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Élie. Comme il parlait encore, voici, une nuée lumineuse les couvrit : et voici, une voix sortant de la nuée, dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me complais ; écoutez-le. Ce que les disciples ayant entendu, ils tombèrent sur leur face et furent saisis d’une très grande crainte. Mais Jésus s’étant approché, les toucha et leur dit : Levez-vous et n’ayez point peur. Alors ayant levé les yeux, ils ne virent personne que Jésus seul. Et comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur commanda, disant : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu’à ce que le fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et les disciples l’interrogèrent, disant : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’il faut qu’Élie vienne premièrement ? Et il répondit : Il est vrai qu’Élie doit venir et rétablir toutes choses. Mais je vous dis qu’Élie est déjà venu, et ils ne l’ont point reconnu, mais ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu. C’est de même aussi que le fils de l’homme doit souffrir de leur part. Les disciples comprirent alors que c’était de Jean-Baptiste qu’il leur parlait.

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La transfiguration du christ. Je présume que vous connaissez bien ce passage ou encore les 2 autres qui y font référence dans les évangiles selon Marc et Luc.

J’aimerais, si vous me le permettez, aborder aujourd’hui ce texte sous trois axes :

En premier lieu, le Contexte. J’ai pris l’habitude de me demander à chaque fois que je lis un texte, à plus forte raison la Bible, pourquoi cette parabole ce message maintenant et à quel moment de l’histoire suis-je ?

Eh bien pour ce texte, nous nous trouvons peu ou prou à la moitié de l’évangile selon Matthieu, même chose chez Marc. Luc le situe lui bien avant.

Le texte commence par « six jours plus tard » ou 8 selon les versions donc une semaine après. Mais après quoi ?

Nous sommes quelques temps après la multiplication miraculeuse et Jésus est en plein conflit avec les chefs religieux. Et justement une semaine avant dans le Chapitre précédent, ils avaient encore essayé de le piéger et la question centrale du chapitre portait sur l’identité de Jésus. Jésus questionne ces disciples là-dessus et c’est à ce moment qu’il dit à Pierre la célèbre phrase « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » etc., vous connaissez l’histoire.

Il commence à leur parler de la passion qu’il va vivre ainsi que de sa mort et de sa résurrection. Et de comment le suivre.

Revenons à notre texte, la question est ici de faire comprendre aux disciples, de leur donner confirmation de l’identité de Jésus.

J’attire votre attention sur un détail, les groupes de trois. Il a avec lui trois disciples (Pierre Jacques et Jean). Ils sont trois personnages dans la lumière. Le triptyque revient souvent dans la bible et Jésus pour se décrire lui-même l’emploiera (le chemin, la vérité et la vie). Le nombre « trois » marque dans la Bible, le tout, la totalité.

Ainsi, en prenant ces trois avec lui c’est un peu tout le groupe qui est présent. En étant trois dans la lumière c’est toute l’alliance de Dieu qui est représentée. C’est toute son identité qui est révélée.

Enfin les disciples ouvrent les yeux sur la Déité de Jésus. Ils reconnaissent en lui leur Messie et leur Dieu

Ils entendent dans la nuée : Celui-ci est mon fils bien-aimé, celui qui fait toute ma joie, Écoutez-le !

Maintenant qu’ils sont prêts à écouter, Jésus leur demande de ne rien révéler avant sa résurrection. L’évangile de Marc dit que les disciples s’attardent entre eux sur le sens du mot Résurrection.

Alors maintenant qu’ils ont reconnu Jésus pour qui il est. Ils se rappellent : Mais ! Élie n’était pas censé revenir tout mettre en ordre avant l’arrivée du Messie ? L’avons-nous manqué ?

Ils demandent donc à Jésus qui leur répondit à sa façon ; toujours de manière à mettre sur la piste   sans imposer la réponse.

Le texte nous dit que les disciples comprirent que c’était Jean le Baptiste.

Petit aparté : une fois de plus, en une semaine Jésus vient de leur annoncer sa mort prochaine mais ils ne semblent pas le comprendre, voire ne veulent pas comprendre, malgré leur nouveau discernement sur Jean baptiste.

Avant de continuer sur le second axe : Cantique 31/32 (1 et 3) « Ils ont marché au pas des siècles »

Oui frères et sœurs, nous l’avons entendu ; afin de discerner et comprendre les disciples ont dû se mettre à l’écoute.

Se mettre à l’écoute de l’Esprit est l’acte d’engagement à retenir. Les disciples avaient tout devant leurs yeux depuis le début mais n’arrivaient pas à voir.

Ils avaient leur façon de voir les choses qui était différente de celle de Dieu. Il a fallu que Dieu leur montre la vérité selon leur logique pour qu’ils puissent enfin discerner. Ils ont dû voir Jésus en présence de Moise et Élie pour enfin voir dans toute sa gloire.

Et ce n’est pas anodin que ce soit ces deux-là. Ce sont pour eux les représentants de la Loi et de l’alliance avec Dieu. Ainsi Jésus s’inscrit dans la continuité de cette alliance.

Frères et sœurs, nous ne pouvons pas discerner sans la présence de l’Esprit-Saint. Nous ne voyons que ce qu’il nous permet de voir. Notre seul rôle est de lui faire confiance.

Le salut ne vient pas de nous et nous n’avons aucune emprise dessus.

Dans le chapitre précédent, Jésus l’expliquait sans l’imposer (et c’est important), qu’il faut juste le suivre, se délester de nos poids, il est prêt à les porter pour nous. Il est présent tout le temps à nos côtés, nous avons juste à tendre l’oreille et écouter.

Le dernier axe que je vous propose est de voir l’action de Jésus plus concrètement.

L’évangile de Luc précise que les disciples présents dormaient et ce n’est que à leur réveil qu’ils virent ce Jésus lumineux, tellement lumineux que Marc en dit que c’était une blancheur impossible à reproduire, la gloire de Dieu selon Luc.

Pierre dans sa peur ne savait pas quoi dire, du coup il propose de monter des tentes.

Il n’avait pas fini de parler que vint la Nuée. Vous le savez la nuée c’est lorsque Dieu vient faire un petit coucou directement. On le voit à plusieurs reprises dans l’ancien testament, notamment avec Moise dans le désert avec Élie etc.

Les disciples prirent peur et posèrent le front au sol. Ils ont eu peur face à la présence de Dieu, devant la Puissance de Dieu.

Et c’est là ! Oui c’est là le plus beau, c’est Jésus qui les relève. Il s’approche et les touche rassurant : « Relevez-vous, N’ayez pas peur ».

Jésus est cette lumière rassurante dans nos peurs dans le noir malgré sa toute puissance.  Il est le chemin, la vérité et la vie.

Et comme il est écrit dans Jean chapitre 3 : Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle. En effet, Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que celui-ci soit sauvé par lui.

Pour ce faire il devait mourir puis ressusciter, ce que à ce moment-là les disciples n’arrivaient pas à percevoir, malgré tout ce que leur disait Jésus, parce qu’ils n’avaient pas encore, à en parler.

On pourrait faire le parallèle entre le sacrifice du Fils unique de Dieu et le sacrifice paternel d’Abraham faisant confiance à Dieu, mais c’est encore une autre histoire.

Pour finir, que retenir de tout ceci ?

Dieu s’est fait homme, il nous a envoyé son fils unique.

Changeons de posture (c’est très difficile), et mettons-nous à l’écoute pour accueillir la révélation, le discernement par l’Esprit-Saint de la présence et l’action de Jésus à nos côtés.

Amen