Le rugby… Sport protestant ?
La ville de Rugby (Warwickshire) possède l’un des plus anciens (1576) et prestigieux établissement d’enseignement libre d’Angleterre : La Rugby Public School.
Le pasteur anglican Thomas Arnold en devient le directeur de 1828 à 1842. Maître à penser de la nouvelle pédagogie britannique au XIXᵉ siècle, avant-gardiste et réformateur, il a donné une place primordiale au sport dans la formation chrétienne (le « christianisme musclé »). Il est indirectement à l’origine du Rugby-football en désirant former des gentlemen chrétiens, pieux, virils par le moyen de l’éducation de « l’homme tout entier ».
William Webb Ellis, élève dans les années 1820, serait à l’origine du rugby en tant que sport. La légende dit qu’un jour, en plein milieu d’un match de football classique, le jeune Webb Ellis, excédé de voir son équipe perdre, prit le ballon à pleines mains et traversa le terrain jusqu’aux buts adverses.
Après ses études, William Webb Ellis devint pasteur anglican : il devait mourir qu’un demi-siècle plus tard, pasteur de l’Église réformée, à Menton où il est enterré.
Pratiqué par les anglo-saxons, le rugby se diffuse en France au XIXᵉ siècle par l’intermédiaire de jeunes « lecteurs » britanniques au sein des collèges protestants : du Havre vers Paris, puis en descendant le Rhône vers le sud-ouest.
En pleine période du développement des patronages, l’Église catholique interdit en 1906 la pratique du rugby dans ses institutions. Cette mise à l’écart est due notamment à la violence de ce sport, mais aussi à son influence protestante. Sûrement par esprit de contradiction, les patronages laïques du sud-ouest, marqués par l’anticléricalisme, se tournent vers le rugby.
Thomas Arnold souhaitait former des gentlemen chrétiens, pieux, virils par le moyen de l’éducation de « l’homme tout entier ». On retrouve dans les valeurs du rugby : fair-play, loyauté, discipline, respect de la règle, du corps, de l’adversaire, joie, fidélité, esprit d’équipe, humilité… Toute la volonté de canaliser la violence et l’agressivité humaine par des valeurs inspirées par l’Évangile.
La Parole nous a été donnée : à nous de jouer !
« Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir (Actes 20, 35) ».