DIMANCHE 15 DÉCEMBRE 2024 : Un conte en guise de prédication

Quand la Bible parle du monde que Dieu promet aux êtres humains, elle le décrit comme une ville, une ville de paix. Dans cette ville, au milieu de cette ville, il y a un arbre. C’est comme la présence de Jésus venu dans notre monde. Cet arbre n’est pas n’importe quel arbre. C’est l’arbre de vie. Un arbre qui donne la vie. Un arbre qui donne des fruits. Un arbre pour nourrir, et aussi pour guérir les êtres humains.

Apocalypse de Jean, Chapitre 22, versets 1 à 5

Ensuite, l’ange me montre un fleuve d’eau qui donne la vie. Il brille comme du cristal, il sort du siège de Dieu et de l’Agneau et il coule au milieu de la place de la ville. Là, entre deux parties du fleuve, il y a l’arbre de vie.

Il donne des fruits 12 fois dans l’année, une fois par mois, et ses feuilles servent à guérir les peuples.

Il n’y aura plus de malédiction.

Le siège de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville, et les serviteurs de Dieu l’adoreront. Ils verront son visage et son nom sera écrit sur leurs fronts. Il n’y aura plus de nuit, personne n’aura besoin de la lumière d’une lampe, ni de la lumière du soleil.

En effet, le Seigneur Dieu répandra sa lumière sur ses serviteurs, et ils seront rois pour toujours.

©︎ Fanny Delaplace

L’arbre dans la ville

Il était une fois une ville. Dans cette ville, il y avait bien sûr des maisons, des routes, des ponts, des usines, des magasins, des écoles, des salles de spectacles, mais une chose manquait : il n’y avait pas d’arbre ! Et une ville où il n’y a pas un seul arbre est grise et triste.

Un jour, les habitants de la ville se sont dit : Il nous faut un arbre dans notre ville. Là, sur la grande place, au milieu. Un arbre pour nous donner de l’ombre quand il fait trop chaud. Un arbre pour que nous ayons des fruits à manger. Un arbre où les oiseaux viendront faire leur nid. Un arbre pour qu’il fasse bon vivre dans notre ville.

Et ils se sont regardés : Qui nous fera un arbre ?

 

Alors un homme s’est avancé. Il était tout habillé de noir. Il a déclaré : Moi, je vais vous faire un arbre.

 

Et sur la place de la ville, il a apporté des grandes barres de fer. Pendant des jours et des nuits, avec un marteau, blang ! Blang ! Il a courbé les barres de fer, il les a fixées ensemble ; la nuit on voyait la lueur rouge d’un grand feu qui brûlait. Et puis un jour, l’homme en noir a dit : Venez ! C’est fini.

Les habitants sont venus, ils ont levé les yeux : sur la place, il y avait un arbre immense, aussi haut que les maisons : un arbre tout noir, un arbre en métal. L’homme en noir était tout joyeux : Regardez, mon arbre ! Il est grand, il est fort, il est solide, aucune tempête ne pourra l’arracher.

Les habitants ont dit : Oui, ton arbre est solide, mais il est tout froid. Il n’a pas de feuilles ; il ne pourra jamais donner de l’ombre à ceux qui ont besoin de se reposer pendant l’été. Non, ce n’est pas un arbre comme celui-ci que nous attendons.

 

Alors un deuxième homme s’est avancé. Il était tout habillé de rouge. Il a déclaré : Eh bien ! C’est moi qui vais vous faire un arbre.

 

Sur la place de la ville, l’homme en rouge a apporté des câbles, des fils, des ampoules, des caisses pleines d’appareils compliqués, avec des cadrans et des boutons partout. Et pendant des jours et des nuits, il a travaillé en sifflotant. Un soir il a dit : Ça y est, c’est terminé !

Les habitants sont venus voir : Oh ! Sur la place, il y avait un arbre étincelant de mille lumières. Ça brillait de partout, ça clignotait dans tous les coins, avec des guirlandes multicolores, des reflets dorés et argentés. Les habitants n’arrivaient plus à détacher leurs yeux de l’arbre de lumière, tellement il y avait de choses à voir. L’homme en rouge ne tenait plus en place : Vous avez vu, comme il est beau !

Et les habitants ont dit : oui, ton arbre est beau, il est magnifique, mais il est stérile. Il ne porte pas de fruits ; il ne donnera jamais à manger à ceux qui ont besoin de retrouver le goût de vivre. Non, ce n’est pas un arbre comme celui-ci que nous attendons.

 

Un troisième homme s’est approché. Celui-ci était tout habillé de vert. Et lui aussi a promis de fabriquer un arbre. Ce qu’il a fait, à vrai dire, on ne sait pas trop. Il a installé une grande tente sur la place, et il a déclaré que c’était secret. Mais des gens ont dit qu’ils l’avaient vu, avec des gants verts, un masque vert, un bonnet vert, en train de manipuler de drôles de petits tubes en verre. Et un jour, lui aussi a déclaré qu’il avait réussi. Les habitants sont venus : sur la place, là où l’homme en vert avait mis sa tente, il y avait maintenant un arbre.

Mais cette fois-ci, un vrai ! Avec un tronc, des branches, des feuilles, et même des fruits superbes, énormes.

Et puis quelqu’un a levé les yeux : Mais, où sont les oiseaux ? Je n’en vois aucun.

Un autre a cueilli un fruit, il l’a goûté, il a fait la grimace : Erk ! Ça n’a pas de goût !

Un troisième s’est approché de l’arbre, il s’est appuyé contre le tronc, et il a écouté… Mais il n’y avait aucun bruit, aucun son ne venait de cet arbre qui semblait pourtant magnifique.

Les habitants se regardèrent. Tous avaient sur le visage des signes de tristesse. Ton arbre est beau, oui, mais il n’a que l’apparence d’un arbre.

Ses fruits sont beaux… Mais le goût en est amer.

Les branches sont belles mais aucun oiseau n’ose y faire son nid.

Ton arbre n’a pas les bruits de la vie.

Non, ce n’est pas un arbre comme celui-ci que nous attendons.

 

Mais voilà que sur la place est arrivée une petite fille. Elle sautillait en chantonnant. Dans une main, elle tenait une branche verte de feuilles frémissantes. Dans l’autre, un fruit dans lequel elle croquait à pleines dents.

D’où viens-tu, lui ont demandé les habitants. Toi aussi, tu as fabriqué un arbre ? Un arbre avec des feuilles, un arbre avec des fruits ?

Vous êtes bêtes, a dit la petite fille, on ne peut pas fabriquer un arbre ! Un jour, près de chez moi, en regardant le sol, j’ai vu une petite pousse qui sortait de terre. Alors, comme je suis curieuse, je l’ai entourée d’une petite barrière, pour qu’on ne marche pas dessus. En hiver, je l’ai protégée du gel, en été, je l’ai arrosée ; la petite pousse a grandi, ses racines ont plongé dans la terre, ses branches se sont déployées dans le ciel, et c’est devenu un arbre.

Mais alors, ont demandé les habitants, si ton arbre a poussé tout seul, si tu ne l’as pas fabriqué, d’où vient-il ?

Ça, c’est un mystère, a dit la petite fille. Je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est que l’arbre me donne de l’ombre en été, que les oiseaux viennent habiter dans son feuillage, et que ses fruits sont drôlement bons. Et puis, ce n’est pas mon arbre. Il est pour tout le monde. Il est aussi pour vous.  Alors les habitants ont suivi la petite fille.

 

Quand ils sont arrivés près de l’arbre, ils ont entendu le frémissement du vent dans les branches, ils ont senti la douce odeur des feuilles, ils ont écouté le chant des oiseaux dans la paix du soir, et c’était comme si leur tristesse, tous leurs soucis s’envolaient. Et quand les plus proches ont cueilli les fruits, ils les ont distribués à tous ceux qui étaient là, et une lumière de joie a éclairé tous les visages.

 

Bon Noël à tous,

 

Pasteur Hervé STÜCKER

Rennes, dimanche 15 décembre 2024

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