
Tympan de l'église Saint Étienne-du-Mont à Paris ©︎ Pixabay / DEZALB
Résumé de la prédication
« Saul approuvait le meurtre d’Étienne ». Cette phrase glaçante introduit une prédication axée sur trois thèmes : la violence, la foi, et le témoignage.
La violence
Étienne est le premier Chrétien mort en raison de sa foi, le premier d’une longue série. Sa lapidation tient plus d’un lynchage que d’une condamnation à mort. Aucun procès même rudimentaire. Il a été présenté au sanhédrin et la foule l’a lapidé. La mort d’Étienne nous rappelle d’abord comment se joue le terrible mécanisme qui va du rejet, puis à la violence, enfin au meurtre. Ce qui suscite le rejet c’est une parole, une parole différente, une parole qui met « la rage au cœur » chez ses auditeurs… Deux questions : sommes nous, Chrétiens, encore victimes d’un rejet qui peut être violent ? Quelle est notre part à la violence du monde ou autrement dit quelles sont nos réserves de pierres contre ceux qui ne pensent pas, ne croient pas comme nous ?…
La foi d’Étienne
Étienne qui a une fonction diaconale dans la première communauté chrétienne, a une vision de cieux « ouverts ». Il voit Dieu et le fils de l’homme à sa droite. Toute la théologie chrétienne est ainsi résumée : voir la divinité dans le fils de l’homme et l’ humanité dans le fils de Dieu…
Le témoignage
Le tragique de ce texte n’est ni total ni définitif. La prédication et la mort d’Étienne ne furent pas inutiles. D’abord la parole conforte la foi d’Étienne qui meurt sereinement dans une des pires mises à mort. Ce qui nous rappelle qu’en évangélisant on s’évangélise aussi soi même. Ensuite il y a un jeune témoin, qui certes approuve ce meurtre. Mais ce jeune homme, on le sait, va devenir Paul, le plus grand missionnaire de l’Église primitive. À son insu peut-être, les paroles et la mort d’Étienne vont faire leur chemin en lui. Un jour, elles le feront tomber de cheval sur la route de Damas… Amen.
Denis PRIZÉ
Rennes, Dimanche 1er juin 2025