
© Claire OBERKAMPF
Samedi 4 octobre 2025
Les coïncidences émaillent notre quotidien ; mais elles n’ont de signification que pour celle ou celui qui se sent concerné par la conjonction temporelle, notamment, d’événements sans lien entre eux. Ainsi, lorsque Claire m’a convié à participer à la rencontre « Partager sa foi au quotidien » le samedi 4 octobre 2025, je n’ai pu m’empêcher d’évoquer pour moi-même les 80 ans de la Sécurité sociale née de l’Ordonnance du 4 octobre 1945. N’est-ce pas compréhensible pour un retraité qui a consacré plus de 40 années de sa vie professionnelle à cette noble institution ? Claire me pardonnera cette introduction digressive…
Or donc, en cette journée du 4 octobre 2025, autour de notre pasteure Claire OBERKAMPF et du pasteur Christian TANON, auteur d’un petit livre intitulé « Oser » sur la thématique du témoignage chrétien, nous étions 16 paroissiens à réfléchir à la façon dont nous témoignons dans notre vie quotidienne de notre foi en Jésus Christ, le Fils unique de Dieu.
Un tour de table a permis de constater que témoigner de sa foi chrétienne n’est pas chose aisée ; il n’est pas facile de trouver les mots et de s’adapter aux interlocuteurs qu’ils soient étrangers ou proches, sans provoquer soit un mouvement de recul, soit une incrédulité, soit un sourire teinté d’ironie en ces temps et dans ce pays de laïcité mal comprise et exacerbée.
- Comment dire ce que je crois sans imposer mes croyances à l’autre ?
- Comment surmonter mes réticences à partager un trésor que j’ai reçu ?
- Sur quels repères bibliques m’appuyer pour témoigner dans diverses situations ?
Après avoir écouté les uns et les autres sur leurs expériences de témoins, le pasteur TANON a annoncé qu’un témoignage s’exprime selon trois modes : la parole, les actes, mais également l’attitude, une manière d’être. Ces trois modes doivent, pour être authentiques et reçus par notre interlocuteur, manifester de la cohérence. Une cohérence qui ne nous autorise pas à vouloir imposer notre foi à autrui.
D’ailleurs, le pasteur TANON a rappelé que si Jésus a demandé à ses disciples d’être ses témoins, il leur a enjoint aussi de quitter tout lieu où ils ne seraient pas reçus en y secouant même la poussière de leurs sandales avant de s’en aller.
La Bible nous offre beaucoup d’exemples de témoignages ; cependant nos animateurs ont choisi d’analyser avec nous la rencontre de Jésus et de la Samaritaine venue puiser de l’eau au puits de Jacob, racontée dans l’évangile de Jean au chapitre 4.
Comment avons-nous perçu l’attitude puis le témoignage de cette femme ostracisée, comme les membres de sa communauté, par les Juifs ? Chaque participant a pu donner son point de vue, source d’échanges et de débats fructueux. Pour ma part, je retiens la grande liberté du Christ qui dépasse les conventions et interdictions de son temps et n’hésite pas à se révéler à une étrangère. Cette dernière, laissant là sa cruche, s’en va interpellant, avec un étonnement enthousiaste évident, les gens de la ville par cette interrogation « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? »
Les Samaritains furent nombreux à croire en Jésus à cause du témoignage de la Samaritaine dont la forme interrogative a été soulignée par les participants et en raison de la prédication de Jésus lui-même, resté deux jours avec les gens de la ville.
A cet égard, on a pu voir un signe de la prescience divine, car le pasteur TANON a souligné, en effet, que Jésus, a priori, n’a pas choisi le chemin le plus simple pour se rendre en Galilée, en passant par la Samarie. Pourquoi a-t-IL pris cet itinéraire ? N’est-ce pas pour se faire connaître par une communauté non juive, pour la première fois, alors que Jésus déclarait être venu pour sauver les brebis égarées de la maison d’Israël ? Or voilà que les Samaritains voient en Lui le Sauveur du monde, c’est-à dire le Sauveur de toutes les nations bien au-delà de la maison d’Israël.
Puis est venu le temps des jeux de rôle, assez compliqués, notamment, pour moi, car je ne suis pas d’un naturel « comédien ». Pourtant tous les binômes ont joué le jeu d’un exercice de quelques minutes au cours duquel l’un, croyant, devait témoigner de sa foi à l’autre, non croyant, sceptique ou en recherche.
A l’issue de ces jeux de rôle, nos pasteurs ont appelé notre attention sur les vertus d’un bon témoignage, à savoir, notamment, la simplicité, l’authenticité, une grande bienveillance et capacité d’écoute de l’autre, même si les chrétiens qui, certes ne doivent pas se montrer prosélytes, n’ont pas à avoir honte de leur foi.
Enfin, par un ultime exercice, toujours en binôme, et durant quelques minutes, nous avons relaté, mutuellement, les circonstances qui nous ont amenés à la foi. Moment empreint d’une grande sincérité pour mon interlocutrice et pour moi.
Qu’ai-je retiré de cette journée ? Elle m’a appris beaucoup sur ma façon de raconter ma foi et m’a conduit à remettre en cause un comportement parfois provocateur ou intransigeant lorsqu’il s’agit de parler de Dieu et de Jésus. La bienveillance, l’écoute et surtout la non-insistance face à un interlocuteur réticent doivent, désormais, avec l’aide de Dieu, me guider. En effet, la foi ne s’assène pas.
En conclusion, cette journée, au mitan de laquelle le repas fut partagé autant que les discussions passionnées à table sur le thème du jour, m’a enthousiasmé par son ambiance chaleureuse, la pédagogie de nos animateurs, leur apport pour nous aider à dire notre foi, mais également, à mieux accueillir les nouveaux paroissiens puisque le sujet a été soulevé. Il est prévu un autre samedi sur le thème de la triple écoute (écoute de soi, écoute de l’autre, écoute de Dieu). J’espère que Dieu me permettra d’y participer…
Patrick AMABLE
PS: J’ai trouvé la lecture du livre « Oser », offert en fin de séance, passionnante et édifiante. On y trouve, du reste, la substance des propos tenus par le pasteur Christian TANON au cours de la journée.