Aux environs de Bethléem, les bergers gardent leurs troupeaux pendant la nuit. Au milieu de cette nuit, une lumière brille et la gloire de Dieu leur apparaît. Le prophète Esaïe annonçait déjà qu’une grande lumière resplendirait dans le pays de l’ombre et de la mort. Dans la nuit de notre monde, la lumière est venue, elle se montre à qui veut la voir. Elle est lumière, parce que Jésus nous trace des nouveaux chemins, nous propose une autre vie, nous invite à vouloir la paix et le bonheur des hommes, non par la violence, mais par la force de l’amour.
L’ange annonce aux bergers une grande joie pour tout le peuple, la joie de cette présence permanente du Christ parmi nous.
Mais comment célébrer encore cette année Noël dans la joie, alors que la pandémie est toujours là, avec son lot de contaminations et de restrictions, nous obligeant à limiter, voire annuler les traditionnelles rencontres festives familiales ou amicales, par peur de la propagation du virus ? Comment célébrer Noël dans la joie alors que notre monde, au près comme au loin, s’enlise de jour en jour dans la violence et la désolation ?
Une question fuse alors inévitablement : Où est Dieu ? Que fait-il ? Est-il vraiment possible de trouver la joie de Noël en ces temps qui sont les nôtres ?
En réalité, notre époque n’est pas plus troublée que celle où Jésus Christ est né et où les bergers ont connu la joie de Noël. L’Evangile de Matthieu nous rapporte qu’à peine né, Jésus échappe de justesse à un massacre, celui ordonné par le roi Hérode et qui visait tous les enfants de moins de 2 ans.
Jésus est venu dans un temps de crise, où il fallait chercher la lumière au sein des ténèbres… Et la situation reste la même aujourd’hui !
Il n’est pas indifférent que ce qui nous est rapporté au sujet des bergers de notre récit, se soit passé pendant la nuit. Dans la symbolique de la Bible, la noirceur et les ténèbres signifient le mal, le péché, la mort. Tout ce qui détruit, tout ce qui porte atteinte à l’intégrité et à la dignité de la personne, se signale par la nuit.
Tout ce qui est révolte contre Dieu, mépris de sa volonté, orgueil humain, est frappé de cette marque nocturne.
La nuit où veillent les bergers renvoie à la situation du monde, avec ses menaces, ses troubles et son mépris de la vie humaine. Le mensonge et la désinformation étendent le voile de l’ignorance sur tous les peuples. Partout, c’est la nuit.
Mais voici qu’une lueur perce les ténèbres au-dessus de la tête des bergers. La lumière, dans la Bible représente la vérité, mais aussi la vie. Elle est le bien des hommes, ce qui les relève, leur montre la route à suivre et qui balaie toute espèce de fausseté.
La lumière qui éclate au milieu de la nuit et fait jaillir l’espérance.
La Lumière qui triomphe du mal et de la mort.
La naissance du Sauveur manifeste la gloire de Dieu. Ce moment miraculeux de la venue du Christ est celui où le ciel s’ouvre sur la terrible réalité de notre monde. Ce que proclament les anges, c’est le don de la paix de Dieu, envers et contre les injustices dramatiques et les souffrances de notre monde. C’est ce que le Dieu de Jésus Christ offre aux hommes et que nul autre ne peut donner.
Telle est la révélation du Seigneur en cette nuit de Noël : Par la venue du Christ, aucune pression, ni pouvoir, ni souffrance, ni manœuvre des forces du mal, rien ne pourra nous ôter la paix que Dieu donne par sa présence, son pardon et son amour.
Puisse ce temps de Noël fortifier notre espérance, nous remplir de la paix du Christ et nous donner d’en être les heureux témoins !
A tous Joyeux Noël !
Pasteure Zohra MOKRI