Au cœur des décisions de l’EPUdF : témoignage d’un conseiller presbytéral au synode national

Chaque année, le synode national de l’Eglise Protestante Unie de France réunit des délégués de toutes les régions pour débattre et décider ensemble de l’avenir de l’Eglise. Cette année, Erik LEFEVRE, conseiller presbytéral de notre paroisse, a pris part à cette instance majeure. Il partage avec nous son expérience, les sujets débattus et ce que cela signifie de participer à la vie démocratique de notre Église.
Les conseillers synodaux au moment du vote

©EPUdF

Interview d'Erik LEFEVRE

Erik  LEFEVRE: « Le conseil presbytéral m’a missionné pour être délégué au synode régional à Angers en novembre 2024. Par la suite, on m’a contacté pour m’annoncer que j’avais été discerné pour prendre part au synode national du 29 mai au 1er juin à Sète. » 

 

Raphaël KÖHLER: C’était la première fois que tu participais à un synode national pour notre Eglise. Quel a été ton premier ressenti à ton arrivée ?

En arrivant à la gare de Sète, c’est tout d’abord un choc thermique qui m’a frappé. Il faisait 18 degrés quand je suis parti de Rennes, tandis que la température s’élevait à 31 degrés à Sète. Il y avait un certain flottement une fois sorti de la gare. Il y a pas mal de monde et on sent bien que l’on est un groupe, mais personne ne se connaît. Très vite, une dame s’est approchée pour me demander si je participais au synode, et m’a proposé de m’aider avec ma valise. Cela fait partie des choses qui m’ont vite impressionné lors de ce synode : les gens ne se connaissent pas, mais tout le monde fait preuve d’une grande attention les uns envers les autres.

 

Peux-tu nous raconter comment se déroule un synode national ? Que se passe-t-il pendant ces trois jours ?

Le programme est vraiment très dense ! Nous avions 47 décisions à prendre, avec des prises de paroles de diverses personnes à chaque fois. C’était aussi un moment de renouvellement de l’équipe nationale, qu’il fallait donc élire. Nous commencions nos journées à 8h30. Je ne veux pas dire par là que nous nous retrouvions au petit-déjeuner à cette heure-là, mais bien que c’était l’heure à laquelle nous devions être devant nos pupitres ! 

 

Il y avait une très courte pause en milieu de matinée, après laquelle nous nous remettions au travail jusqu’à la pause déjeuner à 12h. La fin officielle d’une journée de synode était à 19h30, mais il n’était pas rare que cela soit prolongé jusqu’à 21h. Même après ces prolongations, nous étions nombreux à nous rejoindre au moment du dîner, et souvent jusqu’à tard, pour continuer à échanger sur les différents sujets abordés, car les très nombreuses décisions à prendre ne laissent pas toujours le temps de rentrer dans les détails.

 

Lors de ces temps d’échanges et de délibération, quels sont les éléments qui t’ont marqué ?

Les assemblées étaient très impressionnantes de par la discipline et le respect qui y régnaient. Nous étions très nombreux, pas toujours d’accord, et j’ai pourtant été témoin d’une réelle écoute attentive. J’y ai vécu des moments très émouvants comme celui lors duquel nous avons évoqué tous les pasteurs décédés depuis le dernier synode, suivi le lendemain de l’envoi des pasteurs nouvellement ordonnés. Peu importe le sujet abordé, il y avait un foisonnement d’idées, c’était fascinant et très édifiant.

 

Quelle décision du synode as-tu été particulièrement heureux de soutenir ou de voir adoptée ?

Je dirai la décision de création d’un ministère diaconal. C’est une décision très importante pour l’avenir de notre église, tout particulièrement pour certaines paroisses qui manquent de pasteurs, voire n’en ont pas. Attention, cela ne veut pas dire se substituer à un pasteur. Il est important que de plus en plus d’engagements divers soient reconnus.

 

Quelle impression générale gardes-tu de ce synode et dans quel état d’esprit es-tu rentré chez toi ?

Lors de ce synode, je me suis rendu compte de la diversité présente dans la manière d’appréhender des problématiques pourtant communes à la majorité des paroisses. En abordant un questionnement que nous partagions, les idées évoquées étaient toutes très inspirantes. Cependant, il était aussi important et intéressant de discerner que ce qui est fait à un endroit ne peut pas forcément être fait ailleurs. 

 

Malgré l’intensité du programme et la difficulté de certains débats, je suis rentré porté par l’énergie du collectif et heureux d’appartenir à cette grande équipe.

 

 

 

Erik LEFEVRE interviewé par Raphaël KÖHLER

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