Introduction

Un jour, un petit poisson est allé voir sa mère et lui a demandé : « Maman, qu’est-ce que cette eau dont on entend tellement parler ? » En riant sa mère lui a répondu : « Comme tu es sot ! L’eau est autour de toi, elle est en toi, et elle te donne la vie. Va un peu sur la terre et restes-y un instant, alors tu découvriras ce qu’est l’eau. »

Un jour un faon, est allé voir son père et lui a demandé : « Papa, qu’est-ce que l’air dont on entend tellement parler ? » En souriant son père lui a répondu : « Comme tu es sot ! L’air est autour de toi, il est en toi, et il te donne la vie. Si tu veux savoir ce qu’est l’air, plonger ta tête dans un ruisseau, et tu le découvriras. »

Un jour un homme est allé voir un sage et lui a demandé : « Toi qui es sage, réponds à ma question, quel est cet amour de Dieu dont on entend tellement parler ? »

La foi peut-elle s’expliquer ?

Il existe dans la foi une dimension qui échappe au raisonnement et à la rationalité, et c’est heureux car c’est le gage de notre liberté. La foi est de l’ordre de la rencontre, de la confiance. Qu’est-ce qui fait qu’au fond de moi, je suis prêt à faire confiance à l’Évangile, avec ma raison et au-delà de ma raison, alors que mon frère qui a reçu la même éducation que moi, et qui n’est pas moins altruiste que moi, reste insensible à cette parole ? La théologie a répondu que la foi était un don, ce qui m’interdit de juger mon frère qui n’a pas reçu ce don. Comme le disait saint Augustin : « Si tu es attiré, suis ton attrait ; si tu n’es pas attiré demande à l’être, mais ne demande pas pourquoi ton voisin ne l’est pas. »

Devant un don, je peux me comporter comme un enfant gâté et jouir paisiblement de ce que j’ai reçu, je peux aussi entendre ce qu’il induit. Il appelle de ma part une conversion de toute mon existence. Parmi les conversions à opérer, se trouve celle de l’intelligence afin de mettre des mots, du raisonnement, de la pensée derrière la foi. Socrate disait que la misologie était une misanthropie, la haine de la raison une haine de l’humain. Si Dieu nous a créé avec une intelligence, c’est pour qu’on s’en serve. Il est de notre devoir de chercher à prendre ce que nous croyons et vivre, de mettre des mots et des idées sur nos intuitions et nos convictions. C’est ce à quoi appelle l’épître de Pierre lorsqu’elle déclare : « Dans votre cœur, consacrez le Christ comme Seigneur ; soyez toujours prêt à présenter votre défense devant quiconque vous demande de rendre compte de l’espérance qui est en vous. » Quand on sait que, dans l’anthropologie biblique, le cœur est le lieu du raisonnement, ce verset m’invite à mettre des mots et de l’intelligence dans ma foi.

Nous trouvons chez les théologiens les deux affirmations : « croire pour comprendre » et « comprendre pour croire ». La démarche de foi est toujours en tension entre ces deux verbes. J’ai besoin de croire pour comprendre, j’ai besoin d’accorder un minimum de confiance, de bienveillance à la parole de l’Évangile pour en saisir le sens. Mais j’ai aussi besoin de comprendre pour croire, ma foi n’est pas absurde, elle n’exige pas de ma part le sacrifice de mon intelligence et de ma raison. Le Dieu de la Bible est à la fois agapè, amour, et logos, mot qui en grec désigne la raison.

Ces conférences sur les fondements de la foi ont été données à Marseille, au parvis du protestantisme, au cours de l’hiver 2012. Ces réflexions sont enracinées dans mon ministère. Cela fait plus de trente ans que j’ai entrepris le dialogue entre ma raison et ma foi, il a accompagné ma vie pastorale.

Lorsqu’il évoque l’éthique du dialogue, Paul Ricœur a écrit que : « Dans un dialogue, le maximum de ce que j’ai à demander à autrui, ce n’est pas d’adhérer à ce que je crois vrai, mais de donner ses meilleurs arguments. » Dans ces interventions, j’ai rassemblé mes meilleurs arguments pour présenter ma compréhension de la foi chrétienne.

Je suis un pèlerin, en marche, qui essaie seulement de se mettre à l’écoute de cette recommandation que l’on trouve dans l’épître aux Éphésiens : « Que le Christ habite dans votre cœur par la foi et que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour, pour être capable de comprendre, avec tous les saints, quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l’amour du Christ qui dépasse la connaissance, de sorte que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu. »

Pasteur Antoine NOUIS

Les prochaines dates :

Samedi 23 mars 2024 : L’humain
Samedi 20 avril 2024 : Dieu
Samedi 11 mai 2024 : Jésus
Samedi 15 juin 2024 : L’Esprit saint

Horaires :

Chaque atelier aura lieu le samedi de 10h à 12h au Temple de l’Église Protestante Unie de Rennes

Livre et vidéos :

Il est conseillé d’avoir lu le livre du Pasteur Antoine NOUIS et / ou vu les vidéos qui apparaîtrons ici au fur à mesure des dates car chaque session aura son propre sujet (Voir ci-dessus).