
crédit: Charlotte MIJEON
Ramassage des déchets
Munis de pinces, de sacs et de bouteilles en plastique pour recueillir les mégots, notre petit groupe d’une dizaine de personnes a commencé à se déployer dans les rues autour du temple. Comme nous l’avons très vite réalisé, même si nous étions en plein centre-ville sur des voies régulièrement nettoyées par les services municipaux, cette action n’était pas superflue… Il suffit de se pencher pour découvrir, sous la grille métallique qui entoure chaque arbre, une véritable couche de mégots et de petits emballages plastiques.
En apparence anodins, ces mégots génèrent une pollution durable des eaux et des sols. Fumée en quelques minutes, jetée en une seconde, une cigarette peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau lorsqu’elle se retrouve emportée dans les égouts ou que ses composants sont lessivés par les eaux de pluie. Comme le rappelle la Surfrider Foundation, spécialisée dans la protection des milieux aquatiques :
« Les filtres des cigarettes posent deux problèmes majeurs. Tout d’abord une pollution plastique puisqu’ils sont composés d’acétate de cellulose, qui en contact avec l’eau se dégrade en micros et nano particules de plastique. Ensuite, une pollution chimique puisque une fois la cigarette consommée le filtre vient condenser plus de 2500 substances toxiques telles que l’arsenic, le mercure, l’ammoniaque, le plomb et la nicotine. Les mégots lorsqu’ils atteignent l’Océan déversent toutes ses substances chimiques toxiques. On les retrouve chez 70% des oiseaux marins. Ainsi l’INERIS classe les mégots comme déchet dangereux puisque écotoxique. »
Juste dans les quelques rues autour du temple, nous avons pu remplir plusieurs sacs de déchets et remplir l’équivalent de trois bouteilles de sodas uniquement avec des mégots !
Cette action a été l’occasion de réfléchir sur le sort de ces déchets si vite jetés qui finissent par s’accumuler. Et il serait trop simple de s’en tenir à dénoncer l’incivilité des personnes qui les ont jetées, pour nous mettre nous-mêmes du bon côté… En délogeant ces petits bouts de plastiques, nous pouvons aussi réaliser aussi la responsabilité d’une société de production et de consommation qui produit tous ces emballages, qui consomme toutes ces ressources pour des produits destinés à être vite jetés et consommés.
Occasion de réfléchir donc, mais aussi de s’entraider pour remplir les sacs, de discuter entre nous… et aussi de témoigner. Notre action a interpellé un certain nombre de personnes, peu habituées à en voir d’autres s’engager pour l’environnement au nom de leur foi !

crédit: Fanny DELAPLACE
Culte autrement
Après un goûter offert par l’équipe Mamré, nous avons invité les personnes présentes à rester pour un « Culte autrement » spécialement dédié à l’écologie.
Lors de ce culte animé par la chorale, nous avons célébré la beauté de la création, en invitant les enfants à venir disposer des fleurs au sol. Mais nous avons aussi déposé les déchets que nous avions ramassés au pied de la croix, comme symbole de nos difficultés collectives à atteindre une relation harmonieuse au monde. Les personnes présentes ont aussi été invitées à venir chacune déposer au pied de la croix un caillou symbolisant ce qui pollue nos vies.
Nous avons porté dans la prière les personnes qui souffrent de la pollution générée par nos modes de vie, les dirigeantes et dirigeants qui rechignent à prendre des décisions courageuses, mais aussi toutes les personnes qui agissent pour s’opposer à ce qui détruit et prendre soin de ce qui a besoin d’être réparé.
Enfin, la soirée s’est terminée avec un apéro et une invitation à participer à une initiative de Carême portée par le collectif Lutte et Contemplation, consistant à écrire un petit mot de soutien à des acteurs de l’environnement et de la solidarité qui font face à des attaques (ici, des scientifiques spécialistes des enjeux climatiques)
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Un petit mot pour finir : le groupe Église Verte est ouvert à toutes et tous, n’hésitez pas à venir nous rejoindre si vous avez l’envie d’agir et de passer à l’action collective !